Cette suppression tout simplement ne peut être

Bonjour,
Comment faire oublier ce qui a existé ? En n’en parlant pas , en faisant même comme si rien n’avait existé justement .
Votre éditorial de février annonçant la future clinique de Sénart passe totalement sous silence la suppression qu’entraîne cette construction et avec cette suppression , la négation d’un lieu culturel, d’un lieu de rencontre , d’un lieu pédagogique et poétique . Que va-t-il advenir du théâtre de la Mezzanine qui était sur les lieux ? Qui s’en soucie ?
Mais là est la véritable question ? Considère-t-on que notre ville nouvelle ait besoin d’un lieu poétique, créatif, culturel et pédagogique .
Si certains pensent que non , je fais farouchement partie de leurs adversaires et avec moi sans aucun doute le public de la troupe de la Mezzanine, les élèves qui travaillent avec elle depuis des années ,ainsi que leurs parents et les enseignants qui ont eu le bonheur de voir le résultat du travail effectué auprès des enfants et adolescents .
Supprimer un lieu culturel , c’est une défaite de la pensée mais aussi , et c’est peut -être plus grave, c’est nier la dimension humaine du théâtre , le profit incontestable retiré par une agglomération comme la nôtre d’avoir dans un environnement de quelques kilomètres des comédiens qui font un travail de qualité et qui permettent, dans le cadre de projets de partenariat scolaire, à des jeunes dont on sait pertinemment , notamment pour nos élèves, qu’ils ne vont pas au théâtre si on ne les encadre pas .
On entend souvent parler dans les discours et la presse nationaux et locaux d’ouverture culturelle, de solidarité, de citoyenneté .
Au théâtre on apprend à connaître à s’ouvrir , on apprend à s’unir autour d’un projet , on apprend à s’écouter, à se parler , à porter un regard sur l’autre .N’ai-je pas défini les mots qui précèdent ?
Et puis, quoi ? Le public sénartais n’aurait pas droit à des spectacles de qualité, de recherche , de réflexion ; des spectacles qui bousculent …C’est quoi le public de Sénart , un groupe de clients ? de fidèles dévoués au temple de la consommation et de la culture pré mâchée et vite oubliée ?
Alors quelle solution pour la Mezzanine ? Cette troupe qui a fêté ses trente ans ne peut être niée à ce point .
Qu’on fasse partie du public, des partenaires , des comédiens, du personnel, des stagiaires de la Mezzanine, cette suppression tout simplement ne peut être .

Cordialement .
F. M., professeur au lycée de la Mare Carrée .
Partenaire de la Mezzanine depuis 4 ans …..et avec elle , quelques 120 élèves et leurs professeurs !!!