LA CLINIQUE NOUS MET EN PIECE

24 décembre, 8h du matin.


   Monsieur Bisson, maire de Lieusaint me convoque dans son bureau en mairie. Les locaux sont vides, le personnel arrive plus tard.
Cordial et souriant Michel Bisson me reçoit dans son bureau. Je suppute une nouvelle cruelle…je ne connais pas le motif du rendez-vous…

   Après les politesses d’'usage, Bisson n’'y va pas par quatre chemins, il « dépunaise » du mur  une carte de la ville de Sénart et m’'explique les avancées de la ville nouvelle. Je comprends vite pourquoi je suis là : la « Serre » va être rasée en 2010, nous avons trois mois pour faire nos bagages (c’'est dans notre convention).
   Une clinique de 250 lits va remplacer notre bon vieux théâtre que nous occupons depuis 2003, cette zone de décompression débranche sa perfusion et se refait une santé, dommage que le théâtre ne soit pas remboursé par la sécurité sociale. Michel Bisson a décidé de nous aider, il cherche un endroit pour que nous puissions continuer nos activités, il a déjà obtenu de la part de l’acheteur que nous vidions les locaux fin août. 6 mois de répit pour deux créations en cours : « Tragédiennes de l’'amour » en avril prochain et « Didon et Enée » l’opéra de Purcell dont la première sera donnée au théâtre de l’Onde à Vélisy le 19 novembre prochain, sachant que les répétitions sont prévues de septembre à novembre à la « Serre ».   

   Nous sommes début février, les instances sont averties, Le maire se démène comme un beau diable et  met un point d’'honneur à assumer  les conventions que nous avons signées avec sa commune jusqu’en 2011.
   La semaine prochaine nous visitons le château du site « Berger » que nous pourrions occuper de septembre 2010 à aôut 2011….J’'espère que la clinique donnera à son service des urgences le nom de notre compagnie en hommage à tous ces poilus du théâtre morts au combat.


Chronique à suivre…

Comments

[Véronique Balmon]

qu'une solution soit trouvée et vite. les fous salutaires ont besoin d'asile.
je veux cultiver ma maladie chez le Dr Chabroulet et pour cela j'ai besoin de savoir où il se trouve, lui et son équipe.
sinon je le jure, je coûterai très chère à la sécu !
ne trahissez pas la confiance que les artistes vous donne et trouvez un lieu à la dimension de cette compagnie magnifique.

[Laurent]

Il serait totalement absurde d’opposer santé et culture. Nous avons besoin des deux pour le corps et pour l’esprit. Les artistes, c’est vrai ce sont de drôles de types, qui vivent de leur plume et de leur création ou qui ne vivent pas c’est selon la saison. Mais ils gardent des idées au frais pour l’hiver, qu’ils accrocheront plus tard sur nos vies d’artifice.
La création est vitale, comme la carte du même nom, même si les soins qu’elle procure ne sont pas remboursés par le système. Et alors, y’a pas que l’oseille qui compte ! De quoi sommes nous les dépositaires dans cette société anonyme ?
À Lieusaint, on n’ose imaginer une Culture soumise aux mathématiques sénartaises… Qui d’autres, demain ou dans mille ans, mettra de la couleur sur le gris des pavés d’ici ou d’ailleurs ? Alors poètes… restez chez nous !

[Lénah]

Je suis vraiment navrée par toutes ces nouvelles et très choquée par cet "oubli" aberrant.

Une belle occasion ratée de parler au contraire de ce lieu extraordinaire animé par des gens encore plus extraordinaires pour des spectacles...comme je n'en avais jamais vu : La Mezzanine!

Que sera ce coin de Sénart si la Mezzanine n'est plus là pour offrir à nos esprits et coeurs de la créativité et de l'imaginaire, face aux mammouths de la consommation du Carré?

Je suis de tout coeur avec vous.

Lénah

[Vincent]

Bonjour,

Je voulais témoigner ici de mon soutien à la Mezza !

J'ai envoyé un modeste mail à Roland Puig, fait passé l'info sur facebook et à une bonne partie de mon carnet d'adresses.

Ils faut qu'on soit le plus nombreux possibles à défendre la continuité de la Mezza !!!

Pourquoi ? Parce que tous ceux qui sont allé à une de leurs représentations le savent bien. C'est la qualité des représentations, le regard pertinent/dérangeant qui est posé sur notre humanité, un lieu de vie artistique et culturelle qu'il faut maintenir dans un secteur relativement pauvre.

A part des centres commerciaux et des plates formes logistiques, il y a trop peu d'initiatives comme celles-là pour qu'on prenne le luxe de les abandonner !

Que peut-on faire de plus pour vous aider ?

Longue vie à la Mezza !